J’ai des milliers d’archives répertoriées de tous les tours que j’ai inventés, travaillés, peaufinés d’année en année… Dès que j’estime avoir terminé une routine, je la consigne !
Par contre je n’utilise jamais la vidéo pour améliorer un mouvement ou un tour qui n’est pas encore abouti… Si je sens qu’une évolution est encore possible sur l’instant, je retourne travailler jusqu’à me sentir satisfait.
Alors seulement je m’enregistre et je regarde comment mon travail « respire », comment mon tour vit sa vie, si je puis dire… Souvent, à ce stade, le texte et la mise en scène sont déjà là, comme si j’étais devant un vrai public (c’est la plupart du temps ma fille Alexandra qui joue mon spectateur dans ces enregistrements d’archives).
Mais il m’arrive d’utiliser la vidéo simplement pour prendre note d’un tour, sans qu’il y ait une mise en scène particulière pour le moment.
Juste histoire de ne pas oublier les enchaînements, sachant que j’y reviendrai plus tard. Car, pour certains tours, il me faut littéralement des années pour arriver à une version satisfaisante à mes yeux ! Certaines routines m’obsèdent. Je mets au point une version, puis j’y retourne encore et encore.
Cela me réveille la nuit et ce n’est pas rare que cela soit en dormant que je trouve des nouvelles solutions ou améliorations… Je me réveille d’un coup avec LA bonne idée et, du coup, impossible de me rendormir. Je me lève pour tester la chose. Par exemple ma routine de billets d’un dollar (ma version du tour de Fred Kaps) m’a pris 15 ans de travail pour arriver à la version actuelle. Et peut-être que je trouverai encore un moyen de la faire évoluer ?!
Entendons-nous bien : je n’ai pas passé 15 années dessus, jour et nuit.
Mais disons qu’environ tous les deux ans, j’ai une nouvelle mouture…
Il y a peu de routines qui me donnent autant de fil à retordre, mais, par contre, pour la plupart des autres, j’y reviens au moins deux ou trois fois avant d’être satisfait.
Les choses mûrissent petit à petit et évoluent au contact de tout ce qui bouge tout le temps…