Jeanne Moreau
Une pensée pour cette grande dame du cinéma que j’aimais tant…
Dans un film/documentaire passionnant que j’ai regardé sur elle il y a quelques mois, j’ai relevé un moment sublime. Elle disait, avec son timbre de voix tellement unique :
« Je me suis souvent comparée à un tuyau d’arrosage. Le tuyau d’arrosage n’a rien à voir avec la source qui produit l’eau qui le traverse. Ce qui compte pour un tuyau d’arrosage, c’est qu’il soit propre, impec’, que ça marche bien, que ça traverse… J’espère que je suis un bon tuyau d’arrosage et que je le continuerai encore très longtemps, traversée par ce flot de créativité qui a à voir avec le cinéma, le théâtre, la télévision… »
L’image est magnifique. Limpide. Jeanne Moreau parle de son rôle d’interprète au service d’une œuvre, mais je trouve que l’idée est tout autant valable quand on est également l’auteur de cette œuvre. Quand on interprète un tour, qu’il s’agisse d’une création personnelle ou non, nous devons devenir ou redevenir ce « tuyau », au service d’une œuvre tout simplement.