Par défaut

MAGIPHAGEUH N°60 : Le territoire du magicien de close up

Pour un magicien de close up, le cadre de la rencontre avec le public, c’est le tapis. Un tapis grand format si possible, car il vous offre une surface de travail raisonnable pour réussir à imposer, sans en avoir l’air, votre territoire d’action. Comme je l’ai déjà décrit dans une de mes publications (« Cartomagie années 2000 »), ce territoire est divisé en trois segments précis : la zone du spectateur, la zone dite neutre (au centre) et la vôtre. Mais selon le charisme du magicien ce tapis peut être d’emblée son territoire à 100% ! Le magicien ne fera alors qu’en « prêter » temporairement des zones au spectateur, sans même que ce dernier en soit conscient.

Mais, me direz-vous, comment s’y prendre dans les conditions de close up de table en table ? Impossible de placer un tapis entre une assiette et celle du voisin ! Dans cette discipline à part on ne possède rien. Aucune place n’est prévue pour le magicien. Tout se gagne… ou pas ! Il transporte son espace sur lui, en quelque sorte. S’il sort un objet et montre quelque chose avec, son espace a tendance à se réduire à cet objet. Tout l’art consiste donc, avec cet objet ridiculement petit, à prendre possession de l’espace virtuel qu’il a créé pour l’étendre à toute la surface de la table. Il faut apprendre à étendre la focale. Petite remarque en passant : la focalisation de base est souvent fonction de la méfiance naturelle du public vis-à-vis de l’objet magique qui lui est présenté. La décontraction du spectateur est indispensable pour qu’il puisse voir « plus loin  » que ce qu’on lui montre en vérité.

Mais sinon, voici une piste qui résout le problème en partie et qui a fait ses preuves avec moi des centaines de fois. Quand j’arrive à une table, je dis que je vais tenter un nouveau truc. Puis je me ravise en affirmant que finalement, il vaut mieux faire autre chose… et je vais pour commencer cet autre tour… A ce moment-là, ça ne rate jamais, un convive intrigué me demande pourquoi je ne veux plus faire ce que j’avais commencé. Je lui réponds que, pour ce tour, j’avais besoin d’être assis. Il me propose alors sa place, je la refuse, il insiste…. et pour lui faire plaisir, je finis par accepter. Et hop, lui est debout et moi je suis assis à la table dans la configuration idéale pour travailler ! Vous pourrez trouver cette pratique gonflée, voire inutile (si vous préférez travailler debout), mais la solution est bonne car, si elle est bien gérée, elle ne gêne personne… et vous serez plus à même d’impressionner le public de la table. En effet, en restant debout, il y a beaucoup de choses à gagner avant d’arriver à conquérir le public, alors qu’assis, la partie est gagnée d’avance à plus de 70%.

Afficher plus

Dominique Duvivier

♣️ Magicien. ♦️ Maître de l’art du #CloseUp. ♥️ Créateur de tours et professeur. ♠️ Fondateur @ledoublefond et directeur de Mayette Magie.

Articles similaires

7 commentaires

  1. Bonsoir 🙂

    Comme toujours, article vraiment très intéressant, sur un sujet qui l’est d’autant plus !

    « L’anecdote », je devrais plutôt dire l’astuce, est assez vicieuse, mais ma foi … c’est comme ça qu’on les aime, nos magiciens, vicieux à souhait … enfin, je crois ! 😀

    Amicalement,

    Florian

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page