Tout d’abord, au cas où vous ne le sachiez pas, qu’est-ce qu’une « Botte de Nevers » ?
Voici ce qu’on peut notamment trouver sur internet :
« Une botte secrète qualifie une combinaison de mouvements d’escrime conclue par une estocade fatale. La plus fameuse, la botte de Nevers, qui laisse à la victime une étoile sanglante entre les deux yeux, est née en 1858 de l’imagination de l’écrivain Paul Féval dans son roman « Le Bossu ». Elle nécessite des compétences acrobatiques et un maximum de promptitude et de dextérité. (…) Pour Alexandre Mir, « La Botte de Nevers, c’est l’art et la manière d’amener l’adversaire dans une situation prévue par le donneur de Botte. Elle a la capacité à agacer l’adversaire, à l’obliger à attaquer, pour se défendre et finir par la Botte ». » Paul Guermonprez
Eh bien j’applique toujours à ma magie le principe de la « Botte de Nevers », c’est-à-dire (très schématiquement) le principe d’avoir toujours une ressource secrète ultime en cas d’urgence. En l’occurrence, en magie, il s’agit d’avoir toujours de quoi « semer » les confrères qui veulent remonter mes tours. Pour quelqu’un comme moi qui ai toujours eu la hantise que mes tours soient « compris », ce concept de la botte de Nevers est très important ! Soit dit en passant, si cette crainte m’a suivi tout au long de ma vie, c’est parce que j’ai toujours dû batailler contre cette majorité de personnes (les magiciens en particulier) qui ne voient dans les tours de magie que des puzzles à reconstruire… Je sais que la magie va bien plus loin que cela, mais il reste vrai que pour permettre à un public de goûter à cet art, il est préférable d’avoir des tours assez incompréhensibles pour lui permettre d’oublier le truc et se concentrer sur ce qu’on veut donner vraiment. Je pars du principe aussi que le magicien est un spectateur qui s’ignore, donc pour moi magicien et néophyte ne font qu’un et je cherche toujours des tours qui seront aussi forts pour l’un que pour l’autre. De même, je considère que les tours doivent être faciles d’accès au niveau de l’économie de gestes et de propos, de façon à ce que le profane comprenne bien l’effet de chaque tour. En effet un magicien a tendance à faire des tours très compliqués à suivre quand il écrit des tours « pour magiciens ». Je travaille donc pour que mes tours soient simples « à lire » visuellement et auditivement par les deux types de spectateurs.