Coplan prend des risques est un film de Maurice Labro, sorti en 1964, avec Dominique Paturel, Virna Lisi et Jacques Ballutin dans les rôles principaux.
Voici le synopsis qu’on trouve à peu près partout :
Dans une usine travaillant pour la Défense Nationale, un employé a volé un prototype avec la complicité d’une danoise, déjà connue des services secrets. Chargé de l’enquête, Coplan en fait une affaire personnelle et après bien des péripéties, il finira par démanteler le réseau d’espionnage.
Avec ce film, nous avons une nouvelle rubrique qui s’offre à nous : les nanars absolus ! Les incontournables du genre ! Les films qu’il faut connaître, voir, repérer pour d’autres raisons, selon d’autres critères… Car, si on aime le cinéma, on se doit d’apprécier AUSSI les films ratés. Et là, il faut dire que nous avons affaire à un ratage intersidéral, à un film-de-série-ultra-Z-Z !
Les affiches donnent envie n’est-ce pas ?
Pour commencer, l’intrigue vécue en direct pendant le film n’a rien à voir avec ce qu’en dit le synopsis. Je vous assure ! Il faut la vivre pour le croire… Et puis les cascades, le jeu des acteurs et… le nombre de cigarettes fumées pendant ce film relèvent de la prouesse. Ha ha ha. Impossible de les compter tellement tout le monde fume tout le temps. C’est à croire qu’ils fument tous pour combler le vide abyssal de… tout : texte, histoire, réalisation… C’est assez incroyable d’imaginer ces pauvres acteurs et actrices qui se sont retrouvés à tourner une daube pareille. Dominique Paturel, qui joue l’intrépide Coplan, a dû être pressenti un temps pour devenir notre « Bond, James Bond » à nous ! Pas besoin de vous dire comment la suite s’est déroulée pour lui , vu que personne ne le connaît plus, à part ses proches évidemment ! Mais ne pensez pas que le film est juste démodé. En l’occurrence, ce n’est pas parce que le film date des années soixante qu’il faut être indulgent. Dans les mêmes années quantité de chefs d’œuvres parsèment nos mémoires… Non, il s’agit juste d’un mauvais film qu’il est intéressant de découvrir, ne serait-ce que pour savoir ce qu’il ne faut pas reproduire ! Blague mise à part, c’est toujours très instructif de rappeler à quel point il est facile de se tromper. Entre choisir le bon ou le mauvais chemin, la frontière est vite passée. Et n’oublions jamais que nous sommes toujours le con de quelqu’un ! Créer, innover, proposer une approche différente, c’est bien, mais c’est un risque à assumer : le risque que votre œuvre soit un nanar ou… un coup de génie ! On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs… Et un film comme « Coplan prend des risques » nous aide à ne pas perdre de vue cette humilité salvatrice : on n’est jamais à l’abri d’un bon petit navet bien compromettant…
Mais au-delà de ces considérations, l’intérêt ultime du film réside ailleurs selon moi. Au lieu de vous laisser aller à zapper les scènes une à une tant le ridicule est présent à chaque image, essayez autre chose : plongez-vous y corps et âme. Oubliez votre regard amusé et tentez de vous abandonner dans le film en quelque sorte. Puis puisez en vous ce qu’il évoque, ce qu’il provoque ?! Si vous tentez l’expérience avec sérieux et détermination, vous pourrez alors ressentir autre chose que ce que vous imaginiez et une autre voie s’ouvrira à vous : une autre forme de plaisir, un instant de liberté, un espace où tout devient possible. Vous êtes libéré de vos connaissances, de vos attentes et de vos buts habituels. Vous êtes ouvert à… autre chose, tout simplement !
A tenter, non ?
C’est vrai….à tenter….! Une sorte de « pack aventure romantique » comme disent les neurosciences :-)))….Film à mettre sur l’étagère avec Shark Avalanche…..Par curiosité, j’ai regardé l’oeuvre de Maurice Labro….mon préféré est « Le gorille a mordu l’archevèque »…prometteur en diable.
Amitiés
Cavaflar
Ps: J’attends le passage sur A2…..oh pardon France 2 …lol coup de vieux là !!
Dominique Duvivier nous montre comment vivre dans ou avec le monde de l’illusion. J’adore son approche des daubes cinématographiques. On est toujours le con de quelqu’un en appréciant un navet. Mais nuance car comme disait Blaise Pascal, l’imbécile est celui qui croit au navet ; le semi habile est celui qui fait le malin en en dénonçant l’inanité ; l’habile est celui qui sait jouir de l’inanité sans en être dupe.
Je suis (du verbe être ou suivre, au choix) les cours de mon Maître Jean-Pierre Crispon qui sait merveilleusement bien me faire entrer dans l’univers du Double fond.
A mes deux Maître Dominique Duvivier et Jean-Pierre Crispon, j’associe mon troisième Maître William Shakespeare, celui de l’illusion théâtrale. Excusez du peu.
Je le cite en offrande aux deux premiers :
Puck, aux spectateurs : « Ombres que nous sommes, si nous vous avons déplu, figurez-vous seulement (et tout sera réparé), que vous n’avez fait qu’un somme, pendant que ces visions vous apparaissaient ». Le songe d’une nuit d’été.
Je suis un gros lecteur de paul Kenny depuis de nombreuses années.
Je possède l’intégralité des « Coplan » en bouquins, toutes en éditions originales.
J’ai acheté ce film en 2010 et j’ai bien dû le visionner cinq ou six fois depuis.
Un constat rapide : par rapport à henri vidal qui interprétait francis Coplan dans « Action immédiate » sans jouer véritablement le personnage de paul Kenny, dominique Paturel rentre dans la peau de l’agent du deuxième bureau de façon stupéfiante.
Trop de cigarettes fumées dans le film ?
Mais francis Coplan fume comme un pompier !!!
Un film à petit budget ? Un sous-james Bond ? Un scénario incohérent ?
On s’en fiche un peu, car contrairement aux « aventures » de l’agent secret britannique, celles de francis Coplan n’ont rien de fantaisistes, elles ont le mérite de nous plonger brillamment dans le contexte géo-politique de l’époque où elles ont été écrites.
Ici, pas de grand déballage d’effets spéciaux en tout genres (mercantilisme technologique destiné aux « blockbusters », films pour ados), on reste crédible, à l’instar du personnage de FX-18 joué par dominique Paturel.
En fait, j’aime ce film car grâce à lui on baigne véritablement dans l’atmosphère des récits de paul Kenny.
1963-1964 correspond à l’âge d’or du roman de contre-espionnage en France.
Je me délecte de pouvoir visionner un film du genre, avec mon héros préféré évoluant sans l’aide de décors en carton-pâte ou rideaux bleus pour scènes en 3D bourrés d’anachronismes,
Et surtout, dominique Paturel qui a certainement dû lire BEAUCOUP d’histoires avec Coplan pour pouvoir restituer aussi bien la personnalité de l’agent secret français à l’écran.
J’en parlais dernièrement au téléphone avec anne Libert la fille de jean Libert, l’un des papas de FX-18.
Bluffant !!!
Entierement d’accord avec ciolfi je suis un grand fan des romans de paul kenny et je trouve que sur les 6 acteurs qui ont interprété fx -18 dominique paturel est l’un des meilleurs coplan .
coplan prends des risques est loin d’étre un mauvais film
par contre le coplan suivant qui a pour titre « coplan agent secret fx 18 » réalisé par maurice cloche est un vrais nanar .
Dominique Paturel est le meilleur interprète de Coplan et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, les ken Clark, claudio Brooks, riccardo Freda ne connaissaient tout simplement pas le personnage de Coplan.
Passons…
Du côté des « Frenchy » maintenant :
Henri Vidal pour sa part (de sa propre initiative ?) n’a aucunement cherché à se rapprocher d’une interprétation fidéle.
Quant à philippe Caroit (pour la série TV) ce dernier, outre qu’il était un peu jeune pour incarner Coplan (il l’a reconnu d’ailleurs lui-même ultérieurement), a avoué de plus qu’il n’avait jamais lu une seule des aventures de l’agent secret avant de commencer à tourner dans la dite-série.
A contrario :
J’ai eu la chance d’avoir un entretien téléphonique avec dominique Paturel durant une heure entière (un véritable gentleman soit-dit en passant).
Il en ressort effectivement que ce dernier à préparé l’interprétation de FX-18 avec le plus grand professionnalisme possible.
Trois mois entiers à peaufiner dans les moindres détails tant le physique (avec l’entraîneur de l’équipe de France de judo-jujitsu) que le mental (il a lu une bonne douzaine de Coplan durant ce laps de temps).
C’est notamment le « mordant » de Coplan dans certaines situations, son côté « cassant » qu’il restitue à merveille.
De subtiles nuances sont aussi de mises (frondeur ? goguenard ?…) on retrouve bien toutes les facettes de FX-18.
Le tout avec un physique « passe-partout », propre à tout bon agent secret censé se fondre dans l’anonymat de la foule.
Le charisme en plus bien évidemment.