Ce qui compte dans la vie, c’est le voyage non la destination.
Ce principe simple et connu m’a fait penser à mes recherches. Quand j’écris une routine de magie, ma priorité n’est pas de construire un système parfait, avec un début, un milieu et une fin. Une histoire classique quoi ! Plus tard, l’ensemble paraîtra a priori bien construit, mais sur le moment mon idée est d’abord d’écrire une sorte d’épopée dans la forme plutôt qu’une folie dans le fond ! Je m’explique : si la routine qu’on invente est par exemple dépourvue d’un climax, mais pleine de rebondissements tout du long et menée par un bon jeu de comédie, l’essentiel est gagné, selon moi. Même si la fin de la routine s’avérait par hasard un peu légère, nous aurions peu de ronchons pour critiquer le tour, car le voyage aura été à la hauteur de leurs espérances. En effet, le pari principal d’un bon tour de magie, c’est d’emmener très loin le spectateur, car il n’attend que cela : s’évader ! Voyager c’est accepter de changer d’univers, de repères et donc de logique. Se perdre pour mieux se retrouver, voilà ce que nous offrons comme possibilité au public. Alors, il se souviendra de cette échappée belle et, quelque part, vous deviendrez sa destination !
Absolument d’accord, l’important c’est que les spectateurs se souviennent de nous (notre texte, notre humour, de ce que nous sommes) et non de nos différents effets magiques.