Histoire de bien commencer l’année, entrons dans un univers très particulier : celui de la chance différée, si on peut la qualifier ainsi. Nous sommes sans cesse confrontés à des circonstances qui nous obligent à choisir une option plutôt qu’une autre et souvent, nous sommes victimes de notre choix, qui s’avère finalement déplorable malgré nos hypothèses. Avec un temps de retard (dont nous sommes assez friands dans l’ensemble), nous constatons même fréquemment que, de toute manière, nous avions eu tout faux : la solution à notre problème n’avait même pas été sélectionnée dans les options que nous avions envisagées en amont ! No fun no future, c’est ce qui nous vient à l’esprit en ces temps franglaicisés…
Mais alors, comment savoir si la bonne voie était celle de droite plutôt que celle de gauche, débouchant immanquablement dans un cul-de-sac ?
A la question oui ou non ?, il nous reste le peut-être ? Oui, un vieux pote m’a toujours bien dit qu’il y avait au moins trois solutions de base à un problème… Mais on peut quand même pas dire que le peut-être puisse vraiment être considéré comme tel : ce n’est qu’une alternative au oui ou non… DONC pas une troisième option mais bien l’une ou l’autre déguisée.
Voici un petit exemple pour vous montrer là où je veux en venir :
Un copain me demande de venir chez lui. Je me tâte et décide finalement de ne pas y aller, donc de rester chez moi comme je l’avais prévu initialement. Si je prends finalement le parti de ne pas me laisser faire et de sortir pour me faire une vieille toile tout seul, je viens d’explorer la troisième solution. Je viens de sortir du carcan du oui/non/peut-être. Hop !
Deuxième exemple maintenant sous forme d’une anecdote avec l’un de mes amis, histoire de continuer à faire avancer cette discussion « monologuée » du jour…. Cet ami est noiraud mais a une chance de marié-depuis-longtemps-avec-la-même-femme : lorsqu’un choix s’offre à lui, il a toujours la chance d’avoir la bonne solution dans une des deux possibilités de base qu’il envisage, ce qui est exceptionnel ! Par contre, comme il est noiraud, il se trompe à tous les coups : il choisit la mauvaise solution, il prend le mauvais chemin ! Cette configuration s’étant répétée si souvent, je pense l’avoir sagement conseillé, en lui disant un jour qu’il lui suffirait désormais de choisir toujours l’option qu’il n’aurait pas prise naturellement, pour vaincre l’adversité… A lui de saisir sa chance « inversée » et il aurait ainsi toujours bon ! Le souci de cet ami est que, comme être noiraud semble lui servir d’apostolat, il n’a pas cru dans mon raisonnement… Malgré mon conseil (répété pourtant à maintes reprises), il continue encore aujourd’hui à prendre systématiquement la mauvaise solution plutôt que la bonne.
Je n’aime pas trop ce genre d’histoire qui nous confronte trop à notre pauvre-nature-de-mortel-qui-se-trompe-à-tous-les-coups. Par contre, c’est une histoire riche d’enseignement et qui nous mène au cœur de mon essai d’aujourd’hui (que j’écris de nuit d’ailleurs) : la chance suprême est de croire à notre chance dans la vie…
Comment garder la foi dans cette chance ultime, alors que nous sommes sans cesse happés par les aléas de la vie qui semblent démontrer le contraire ? Pas simple ! Comment continuer de croire dans son étoile, alors que la vie semble s’ingénier, sans répit, à vous décourager, ne ratant pas une occasion pour vous donner envie de « jeter l’éponge » ? Comment garder toujours ce désir de griffer les étoiles ? Comment résister à l’envie trop humaine de se dire : « A quoi bon… » ! Avouez que vous voudriez bien savoir comment vous sortir de là, hein ? Vous êtes curieux de connaître la recette « miracle » de ceux qui arrivent à avancer à travers ces terrains minés ! Je vous comprends !
Je ne prétends pas apporter aujourd’hui une réponse exhaustive à cette question fondamentale, mais disons qu’un bout de réponse peut se résumer dans ces mots popularisés en son temps par François Mitterrand : « Ici et maintenant ». Quand on arrive à vivre chaque instant de sa vie comme s’il était le dernier, on commence à sentir un frisson s’emparer de soi… Ce même frisson qui vous parcoure le corps devant votre scène culte au cinéma ou à l’écoute de votre morceau de musique fétiche, vous savez celui qui vous titille le stardutrapetrippallupe, celui qui vous fait vibrer, qui vous prend par les tripes quoi ! Vous voyez ce que je veux dire, n’est-ce-pas ? Eh bien, cet état de transe (alors vous êtes d’apparence normale !), vous pourriez le multiplier à l’infini en vivant ici et maintenant… Petit à petit vous pourriez vivre à chaque seconde cet espèce de karma transcendé, où, sans substance illicite, vous avez l’impression de planer et côtoyer une certaine paix… C’est alors que vous deviendriez un ennemi pour ceux qui se demandent encore si Marlo est bien l’inventeur de la roue (lol), mais votre discernement grandirait et vous deviendriez plus conquérant… Pas une recette donc mais un chemin de vie… A vous de jouer… si vous voulez !
Amitiés
Dominique Duvivier
Bonjour à tous.
Voilà une recette pour moi qui devrai essayer de mettre en pratique, moi qui suis justement dans une grosse période où je laisserai tout tomber…
Un petit message qui arrive pile au bon moment 🙂
Passez une bonne journée.
Décidemment vous êtes vraiment très étonnant..Que de facettes entre Dominique-Ducasse-Duvivier et ..Dominique-Bouddha-Duvivier….!!La Vie quoi!!… J’aime bien!!..je ne m’étendrais pas plus avant ici sur ce jour particulier pour moi…mais je vais le voir juste « autrement » grâce à votre petit coup de pouce qui nous rappelle finalement l’essence (les sens ??) même de l’existence…Merci à vous!
Merveilleuse journée aux autres!
Cavaflar
Peut être simplement une philosophie de vie,de ne jamais perdre de vue que le seul fait d’exister est une chance.
Ou une quête de la sagesse plus poussée nous ramenant pas très loin du concept de « kairos » des philosophes grecs.
Cet instant fugitif mais essentiel, soumis au hasard mais lié à l’absolu. Que les grecs symbolisaient par un jeune éphèbe qui ne porte qu’une touffe de cheveux sur la tête et qui incarnait effectivement trois possibilités au moment ou il passe devant nous.
On ne le voit pas .
On le voit et on ne fait rien.
Ou au moment où il passe, on tend la main pour saisir sa touffe de cheveux et on arrête temps.
Platon ne disait-il pas que les affaires des hommes sont gouvernées par dieu, le hasard et le kairos ?!
Si on enlève le magicien roi de l invisibilité qu’ est dieu, le kairos étant l occasion du choix de l opportunité incarné par l éphèbe qui ne porte qu’une touffe de cheveux. Qui est donc le hasard ?
Mais le hasard…????!!
Finalement cette réflexion sur la chance nous amènerait-il pas directement au dernier spectacle « le hasard c est moi » ?
parce qu’ effectivement, le hasard ,c est souvent nous même!!!!!!
N’avez-vous jamais pensé à écrire un livre ou un recueil de tous vos textes que vous écrivez et que pour certains vous nous faites partager ?
J’aime vous lire le lundi matin avec le café qui va avec, c’est mieux que l’horoscope ! 🙂
C’est vrai que l’on devrait avoir foi en notre chance. D’ailleurs c’est peut être cette foi, ou attention, ou encore intention, qui provoque cette chance. C’est-à-dire se mettre en condition ou aménager les conditions, consciemment ou pas, pour que les choses se réalisent.
Est-ce que le hasard existe vraiment ? Ne nous ramène t-il pas au « kairos » dont parle Superdesch dans son post, c’est-à-dire à saisir l’opportunité quand elle se présente. Le « hasard » pourrait être une notion pour désigner ce que nous ne pouvons pas expliquer ; parce que nous n’avons pas encore assez de discernement ou d’élévation spirituelle pour percevoir la réunion des conditions pour que l’évènement se réalise.
Pour rebondir sur le texte de Dominique, je pense (cela n’engage que moi) que l’être humain fonctionne en base 3. Donc il y a peut être toujours 3 solutions(?). Je ne sais plus qui a dit que l’on rencontrait rarement le « deux pur » dans notre monde, parce qu’il y a toujours entre les deux la relation qui les associent.
Je prends un exemple qui devrait parler à beaucoup de monde : le Yin et le Yang. On devrait d’ailleurs plutôt dire Yin-Yang, et non pas yin et Yang, car cette dernière expression trompeuse induit une simple bipolarité. Pourtant ce n’est pas le cas. Si vous vous référez à sa représentation symbolique, que tous le monde a vu, la ligne en forme de S entre les deux(appelée le Dragon) suit l’évolution de l’un vers l’autre (et inversement). C’est la relation entre les 2, leur mutation. Donc ce symbole est une trinité. Si vous cherchez un peu, la notion de trinité apparaît aux quatre coins du monde, dans les philosophies ou les religions.
Si je ne me trompe pas, Dominique a déjà parlé de la notion de « ne pas voir, ne pas présumer et ne pas sentir ». N’est-ce pas une trinité dans le domaine de la magie ?