Mes chers fidèles lecteurs,
Suite à ma note du 31 mai ("Phrases, aphorismes, pensées, bidules, carfoutisations, que sais-je…"), j’ai reçu notamment des commentaires intéressants de Pascal et Mickaël, que je remercie au passage. Cette semaine je vous livre leurs pensées, leurs questions et mes réponses !
Bonne lecture
Bien à vous tous
Dominique Duvivier
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Les vraies prisons sont celles qu’on se crée dans le cœur.
Pascal : Au début quand j’ai lu la phrase, instinctivement, j’ai lu « les vraies passions sont celle qu’on se crée dans le cœur » ? Penses tu que la magie en tant que passion puisse nous emprisonner ?
DD : Evidemment que la magie peut nous emprisonner ! Mais il ne faut pas avoir peur d’être la proie de notre passion. Je dirais même que le souci vient justement souvent de là. Les gens ont trop peur de se donner, de perdre pied en quelque sorte, alors que la passion n’est pas « vivable » autrement, si je puis dire ! A la suite d’un de mes spectacles, un client me demandait hier si je continuais de m’entraîner toujours pour obtenir ce « niveau » (c’est son affirmation et son jugement de valeur). Ma réponse fut en résumé : la magie est un vrai sacerdoce. Par exemple, pour jouer un spectacle au Double Fond à 21h, je viens toujours sur place vers 16h30/17h pour répéter entièrement le spectacle. Sinon je n’obtiens pas le maximum. Les centaines de mouvements, le texte, la mise en scène… Tout doit retrouver sa place pour le soir et c’est uniquement à ce prix que ce que vous voyez ensuite fonctionne ! Autre exemple : j’ai arrêté de pratiquer plus d’un sport pour conserver le « toucher » : j’ai dû choisir des disciplines qui ne sont pas trop risquées pour la magie. Un sacerdoce, je vous dis !
Pascal : Jusqu’à quel point selon toi ? Sachant que la magie c’est « le rêve », peut-on être prisonnier d’un rêve ?
DD : Travailler jour et nuit pour obtenir ce que tu as à exprimer dans tes tripes, pour arriver à donner ce que tu as envie de donner aux autres : c’est un vrai métier de fou. Comme l’écrivain qui planche des heures sur son ordi ou avec son stylo pour sortir la substantifique moelle de son imaginaire : il est enfermé mais c’est le bonheur, cet enfermement. C’est le vrai bonheur : celui de pouvoir se dépasser. L’écueil, c’est bien entendu pour les autres : ceux qui gravitent autour de toi et qui, eux, ne sont pas passionnés comme toi. Ils ont tendance à te voir uniquement sous le jour d’un fou furieux qui abandonne sans vergogne des tonnes de choses « utiles » pour se livrer exclusivement à ses bêtises. Je dis « bêtises » car j’ai constaté notamment que les non-passionnés-de-magie considèrent facilement cet art comme n’étant pas important : « Ce n’est que de la magie ! ». « Pourquoi se donner corps et âme à cet art qui n’en est pas un ?? » pensent-ils. DONC, si tu veux mener à bien ton rêve de magie, tu vas découvrir en effet que tu te renfermes sur toi-même à certains niveaux. Même si ce ne sera que temporaire, il se trouve que tu deviens subitement un zombie pour un grand nombre d’observateurs. Mais cela n’est qu’une apparence car, toi, tu vas te sentir de plus en plus léger et surtout tu vas commencer à voir plein d’autres personnes te demander comment tu fais pour obtenir ce que tu obtiens…
Pascal : C’est peut être de deux façons différentes que je pose cette question … mais cela peut amener aussi deux réponses différentes ! L’une et l’autre approche semblent intéressantes. A Y réfléchir je me dis que c’est pas la magie qui peut nous emprisonner, c’est la technique ! ou le manque d’inspiration ou d’investissement dans ce que l’on fait.
DD : Ce qui nous emprisonne c’est de se laisser faire par les empêcheurs-de-tourner-en-rond. Ceux qui parlent de technique comme d’une fin en soi, sont dans l’erreur. Se donner en spectacle, cela demande beaucoup d’investissement personnel mais cela peut te renvoyer des tonnes de choses positives. Tandis que pratiquer la technique pour la technique, cela ne peut t’apporter que quelques bravos de personnes bien seules qui n’ont qu’elles pour communiquer avec le monde. Quelle misère !
Mickaël : Comme dit le grand maître « ton plus grand ennemi, c’est toi-même petit scarabée… » A nous d’enlever nos œillères au fur et à mesure que l’on avance. Et j’imagine aussi qu’en magie les limites sont celles de notre propre imagination.
DD : Je ne dirai rien de plus, tellement je suis d’accord. Nous sommes notre propre piège !
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Ne pas se fourvoyer jamais revient à se fourvoyer toujours.
Mickaël : Comment apprendre sans mode d’apprentissage ?
DD : A force les modes se constituent tout seuls. Nous avançons pas à pas, non ?
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Se tromper d’une manière ou d’une autre sans arrêt, débouche toujours sur du positif. Le plus difficile est d’accepter de se tromper. Mais se tromper n’est pas réussir un peu ?
Pascal : Absolument ! En magie comme ailleurs, trop de gens ne comprennent pas forcément cela !
Mickaël : Je suis d’accord avec Pascal, à savoir que trop peut de gens comprennent que l’apprentissage se base sur ses erreurs. En effet, se tromper peut faire mal à l’ego et oblige à se remettre en question. Ceci explique peut cela…
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L’un ne buvait que de l’eau, l’autre que du vin, pourtant les deux discutant assez fort étaient aussi soûls l’un que l’autre.
Pascal : Peux tu développer ? une image qui pourtant est assez simple a visualiser ! Mais dans quel contexte l’applique tu au domaine qui nous préoccupe ? C’est bon aussi de boire du vin quand il y’a de l’eau ou tout autre boisson a coté ca forge l’expérience … un peu comme dans le domaine qui nous préoccupe … il faut gouter un peu a tout… certaines boissons sont plus enivrantes que d’autres… L’essentiel étant de garder le cap que l’on s’est fixé au départ… et ne pas finir en « coma éthylique » a cause de trop d’alcool.
DD : Garder le bon cap et ne pas s’emporter sur un chemin qui n’est pas le sien, quitte à le perdre en tentant d’aller sur le chemin de l’autre pour mieux rebondir. J’ai compris qu’il est très néfaste d’essayer de vendre sa salade à son prochain, alors qu’il ne fait que le demander ! On se soule de paroles, on perd pied et personne ne s’y retrouve. Voilà en gros ce que cela provoque.
Mickaël : Moi je…
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Souvent quand on souffre on cherche à partager cette souffrance en créant soi-même chez d’autres des malaises. Une manière de se sentir mieux, sans doute !
Pascal : J’adore cette maxime !!! Je te livre en pâture cette question la : Malaise : Chemin vers l’expression d’une émotion ?
Mickaël : En se regardant le nombril, on déborde sur les autres qui parfois, par chance, nous disent : « relève la tête pour te regarder toi-même ». Oui je sais, la première fois ce n’est pas clair tout de suite, tout de suite…
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Il était conscient par instants d’avoir un voile sur les yeux. En réalité, à force, il était devenu un drap. Cruel changement !
Pascal : J’aime beaucoup cette maxime aussi … Google et Dailymo… n’étaient pas né quand tu as du écrire ca, mais combien de gens ont des voiles dans les yeux !!!
Mickaël : La prise de conscience, déjà difficile, n’est que la première étape.
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La déception s’empare de tout son être lorsqu’on manque de discernement. Il y a toujours à gagner dans ce qu’on perd !
Pascal : Cette maxime a forcément un rapport avec la précédente ! C’est pour ceux qui se rendent compte que le voile est trop grand ??? »
DD : Oui les gens ont souvent peur de ce voile… à minuit ici même. Ok !!!
Mickaël : Il y a toujours à gagner en perdant ce qui crée le manque de discernement
Monsieur Duvivier, Pascal, Mickael,
Je souhaite réagir sur votre dernier post, en particulier sur certains points :
Premier point:
L’un ne buvait que de l’eau, l’autre que du vin, pourtant les deux discutant assez fort étaient aussi soûls l’un que l’autre.
DD : Garder le bon cap et ne pas s’emporter sur un chemin qui n’est pas le sien, quitte à le perdre en tentant d’aller sur le chemin de l’autre pour mieux rebondir. J’ai compris qu’il est très néfaste d’essayer de vendre sa salade à son prochain, alors qu’il ne fait que le demander ! On se soule de paroles, on perd pied et personne ne s’y retrouve. Voilà en gros ce que cela provoque.
Mickaël : Moi je…
Concernant votre réponse, je pense que vous n’avez plus besoin de vendre votre salade à votre prochain. Vous avez « plus que fait vos preuves » dans le domaine de la magie.
Mais! Que ce soit en magie ou dans la vie, car je considère que la magie est en quelque sorte une école de la vie, la confirmation de soi, de son talent ou de sa passion passe forcement par du « Moi je… ».
Une autre importance du « Moi je », de « sa salade », c’est la remise en question très importante qu’il peut avoir.
En effet, l’interlocuteur qui se trouve en face (une personne ou un public) peut:
1/ Vous « confirmer » (en étant sincère ou pour vous faire plaisir) et dans tous les cas vous rassurer tout en vous faisant évoluer.
2/ Vous remettre profondément en question et vous obliger peut être à revoir votre propre définition. Cela fais souvent très peur et c’est pour ça que nous le critiquons si fort.
Conclusion, il n’est pas forcement néfaste de vendre sa salade à son prochain, ou de vouloir perdre pied de temps en temps. Surtout quand on est jeune ou que l’on débute dans un domaine. Utilisons-le avec parcimonie.
On place ses éloges comme on place de l’argent, pour qu’ils nous soient rendus avec les intérêts. Jules Renard.
Deuxième point:
Il était conscient par instants d’avoir un voile sur les yeux. En réalité, à force, il était devenu un drap. Cruel changement !
Pascal : J’aime beaucoup cette maxime aussi … Google et Dailymo… n’étaient pas né quand tu as du écrire ca, mais combien de gens ont des voiles dans les yeux !!!
Avant de faire le procès de Google ou de Dailymo… je pense que Pascal aurait du retiré le propre voile qu’il à devant ses yeux, surtout venant de la part de quelqu’un qui à publié ses pensées « Nous courons sans soucis dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir » Pascal (Pensées). Sans vouloir faire ma mauvaise langue… (c’est pas très crédible là). Mais je pense qu’une critique contre google ou Dailymo lancé à tout va est un peu trop facile…
Cela dit, je suis tout à fait d’accord avec ces deux aphorismes.
Troisième et dernier point:
Se tromper d’une manière ou d’une autre sans arrêt, débouche toujours sur du positif. Le plus difficile est d’accepter de se tromper. Mais se tromper n’est pas réussir un peu ?
Pascal : Absolument ! En magie comme ailleurs, trop de gens ne comprennent pas forcément cela !
Mickaël : Je suis d’accord avec Pascal, à savoir que trop peut de gens comprennent que l’apprentissage se base sur ses erreurs. En effet, se tromper peut faire mal à l’ego et oblige à se remettre en question. Ceci explique peut cela…
Alors, « moi je » ne suis absolument pas d’accord avec Pascal et Mickael. Ce n’est pas une histoire de compréhension. La seule chose que nous devons comprendre et qui nous fait avancer c’est « comment » nous nous sommes tromper.
C’est une question d’expérience, tout le monde la vécu ou le vivra un jour ou l’autre, à son propre niveau et chacun le ressentira à sa manière. Certaine personne ne pourrons pas mettre de mots dessus ou ne mettrons pas les même que nous.
Vous l’avez mis sous forme de question et je pense que cela doit rester sous forme de question.
Respectueusement
Arthur
Je ne suis pas Blaise, mais je suis encore capable de voir si j’ai un voile devant les yeux ou non … Il faut reconnaitre que G et DM nuisent un peu a la magie quand meme !!!! si on parle de preserver la notion du secret …
Bref … c’est un vaste sujet déja abordé sur nobmre de forums, et ceux ci sont faits sont pour en discuter… pas forcément utiliser des commentaires sur un blog !!!
Salut Arthur, j’aurais aimé débattre plus tôt, mais les vacances, c’est les vacances…
Alors je (moi je ?) ne pense pas que nous soyons en désaccord, nous employons des mots différents, ou nous parlons carrément d’autre chose.
Le « moi je » auquel je faisais allusion, n’est pas celui de l’expression sincère de sa personnalité, même si on est dans l’erreur ; c’est un « moi j’ai raison et toi tu as tort ». C’est parfois au-delà, puisque certains ne t’écoutent même plus, n’ayant pas conscience qu’il existe autre chose, que toi tu ais un avis un avis différent.
J’apporte une nuance, quand tu dis :
« En effet, l’interlocuteur qui se trouve en face (une personne ou un public) peut:
1/ Vous « confirmer » (en étant sincère ou pour vous faire plaisir) et dans tous les cas vous rassurer tout en vous faisant évoluer.
2/ Vous remettre profondément en question et vous obliger peut être à revoir votre propre définition. Cela fais souvent très peur et c’est pour ça que nous le critiquons si fort »
L’interlocuteur qui « confirme », effectivement te rassure et te fais évoluer, mais pas forcément progresser, car si tu es dans l’erreur…
En ce qui concerne ton troisième point, je ne comprend pas ton désaccord sauf si tu es en désaccord avec toi même (et là ce n’est pas une critique, cela nous arrive à tous). Car il me semble que nous avons écris la même chose. Si j’écris « trop peu de gens comprennent que l’apprentissage se base sur ses erreurs », cela veut bien dire que nous devons comprendre nos erreurs, pour arriver à cette remise en question (qui peut faire mal à l’ego, etc…)
Et là d’accord avec toi, c’est de l’expérience.
A+