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Interview 1ère partie

Chers lecteurs,

Je vous propose pour quelques semaines des extraits d’une interview réalisée par un client, grand fidèle du Double Fond depuis de longues années : Thomas.

J’espère que cela vous intéressera.

L’interview a eu lieu suite à un spectacle « Intimiste » au Double Fond en novembre 2003.

Bonne lecture à tous !

Avec toute mon amitié

Dominique DUVIVIER

Thomas : Alors où sommes-nous ici ?

Dominique Duvivier : Eh bien nous sommes au Double Fond que j’ai créé le 1er juin 1988.

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Avant, c’était une boîte de nuit antillaise qui s’appelait « le Colombo ». Je l’ai rachetée en mai 88 et nous avons ouvert le mois d’après ! Nous avons fait un petit coup de « barbouille » pour mettre du noir partout et nous avons ouvert notre « pub de magie ». D’ailleurs, ça reste le « premier pub de magie d’Europe » après quinze ans d’existence, parce que je crois que personne ne s’est donné les moyens de faire ce que j’ai entrepris (avec l’aide de mon équipe) !

T : Une idée qui vous est venue d’Outre-Atlantique ?

DD : Pas du tout. Je vais raconter le contexte et l’histoire de la naissance du Double Fond.

J’étais magicien professionnel depuis 1972. Je faisais du « close-up » professionnellement depuis de longues années. En fait j’ai été un des premiers en France à pratiquer ce type de magie. Je faisais ce qu’on appelle du « trade-show » aux Etats-Unis (c’est un magicien debout, tel une espèce de « prêcheur », qui harangue les gens devant un stand dans le cadre d’un salon professionnel et qui propose un mini show de dix à trente minutes dans le but d’attirer la clientèle vers le stand). Mais je faisais aussi du « table en table » et des soirées privées pour entreprises. Il n’y en avait pas beaucoup d’ailleurs à cette époque… Je crois que ma première affaire pour une entreprise a été pour « Agfa Gevaert » qui faisait alors une campagne de publicité pour leurs photocopieurs couleur (une révolution technologique à l’époque !). C’était vers 1976. Pour faire la promotion de leur produit d’une façon magique, Ils m’avaient demandé d’utiliser mon tour L’imprimerie (créé peu de temps avant en 1974) avec bien sûr un scénario spécial : c’était l’idéal. Je me suis déplacé dans sept ou huit villes de France comme ça : ce fut un gros succès.

P1050448   P1050450  P1050451  P1050452 P1050453  NB : voici les cartes originales que j’avais utilisées à l’époque ! (cliquez dessus pour agrandir les photos si vous le souhaitez)

 

Puis, dans les grandes lignes, j’ai été ensuite engagé par un impresario (Daniel Saint Jean) au début des années 80, qui ne m’engageait que pour des prestations de « table en table ».

Et je commençais à en avoir marre !

Je me rendais compte, pour parler vulgairement, que cela faisait un peu comme si je sympathisais avec une jeune fille avec qui il pouvait se passer quelque chose, comme si ça marchait d’enfer et qu’au moment de conclure – alors qu’elle était tout à fait consentante – hop, c’était un autre qui en profitait. Là, je le raconte de telle façon que cela fait un peu marrer, mais ce n’était pas marrant du tout !  Je me produisais très souvent dans des soirées privées en guise de « hors d’œuvre » (c’est le cas de le dire) et après il y avait un spectacle sur scène, souvent un magicien d’ailleurs qui proposait des grandes illusions. Et moi il ne me restait plus qu’à le regarder « terminer mon public », pour reprendre l’image précédente… Je n’étais pas jaloux d’ailleurs ! Par contre il est clair que je me disais que je pouvais faire mieux que trois uniques tours à chaque table, comme à chaque fois dans ce type de contexte. J’en ai alors parlé à mon impresario. Je lui ai dit en 1987 :

« Je pense qu’on devrait créer un lieu de magie, je suis sûr que ça fonctionnerait. »

Il m’a répondu :

« Y’en a pas, je ne vois pas pourquoi ça marcherait. »

Ce à quoi j’ai répondu :

« Justement, s’il n’y en a pas, ça pourrait marcher ! »

Et surtout on pourrait montrer enfin au public de vrais spectacles de magie de « close up » : du « close-up de scène », comme j’aime à le dire.

Mais cela ne le branchait pas, alors j’ai décidé de le faire moi-même.

J’ai alors commencé à chercher un crédit pour monter l’affaire et on m’a ri au nez dans plusieurs banques.

Cela dit je ne suis pas allé en voir cinquante non plus.

C’est au bout de la troisième ou quatrième banque que le type en « costard-cravate » me dit :

« Vous me dites quoi, magie ? Attendez voir… »

Il pianote alors sur son ordinateur et poursuit :

« Vous voyez quelque chose ? »

Moi :

«  Ben, non, je vois rien. »

Lui :

« Oui, j’ai tapé « magie » et il n y a rien qui apparaît sur mon écran donc  je ne peux pas vous donner un crédit ! Vous comprenez ? Si par exemple vous vouliez monter une boucherie, je tape «  boucherie » et regardez… »

Effectivement l’écran se remplit subitement de tout un tas d’informations et il réitère l’expérience avec deux ou trois autres mots du même genre…

Je lui dis que je suis même prêt à hypothéquer ma maison mais rien n’y fait :

« Oui, je pense bien, mais je peux pas vous prêter d’argent pour ça ! »

Mais je le sens curieux :

«  Vous pouvez me faire un tour ?

Je lui fais ma version des balles mousse :

«  C’est vraiment génial votre truc ! »

Je le tiens :

«  Expliquez-moi bien votre projet. 

  Je vois un bar où les gens viendraient boire un coup et descendraient ensuite voir un spectacle de magie.

  Vous me dites bar ? »

Il tape « bar » et là les deux cent mille informations tombent sur l’écran. Eureka !

« Mais là c’est possible ! Je vais vendre votre projet non pas comme un pub de magie, je vais vendre ça comme un bar… »

Et c’est comme ça tout a pu commencer.

Comme quoi les balles mousse…

Ensuite nous avons cherché un lieu et nous avons trouvé  notre Double Fond…

T : Et on peut dire aujourd’hui que ça marche ?

DD : Ah oui ! On peut dire que ça marche. Il faut continuer de se battre mais les résultats sont là !

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Dominique Duvivier

♣️ Magicien. ♦️ Maître de l’art du #CloseUp. ♥️ Créateur de tours et professeur. ♠️ Fondateur @ledoublefond et directeur de Mayette Magie.

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Un commentaire

  1. J’aime bien les histoires des débuts d’aventures humaines et voue en êtes un formidable conteur.
    J’ai hâte de dévorer la suite.
    Amicalement,
    Fredhoulet
    PS : Bonne Année !!

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